Après avoir été habité par le vide, j’ai
ressenti la nécessité de me reconnecter par
la peinture à ma propre histoire.
Mon travail se divise désormais en deux
séries de peintures. Dans la série La fête
sensible, je vous invite à parcourir un réel
réinventé. Je joue avec les codes de la pho-
tographie en évoquant l’intime et la banalité
du quotidien à travers des mises en scènes
pensées comme on construit une scène de film.
Ce travail de composition me permet de mettre
à distance mon vécu pour créer un récit
fictif et ouvert à l’interprétation. Je perçois
ainsi les points de bascule, les souvenirs
inaltérables, les espaces vides laissés par
celles et ceux qui traversent notre histoire.
Ma deuxième série, Le temps qui ne passe pas,
trouve sa source dans mes albums de photos
de famille.
En peignant ces photos, je regarde, en quelque
sorte, ma famille dans les yeux. Je me relie
à mon histoire pour me reconnecter à ce qui
fait sens et me sépare de ce qui occupe le
présent et l’asphyxie.Par la reconstruction
de souvenirs, je retrouve ma place et interroge
le lien entre vécu, parcours et trace visuelle.
Cette démarche constitue un récit au croisement
de l’Histoire et de l’intime qui permet de
retrouver la mémoire collective par le prisme
d’une mémoire individuelle.